La dictée intergénérationnelle s’est déroulée le samedi 8 février à la Rotonde de Péronnas, sous l’égide de l’association Mosaïque Art(s) et Culture(s) avec l’aide de l’Agora et des institutrices de l’école primaire de Péronnas.
Elle a rassemblé 96 adultes et 28 enfants. Le texte « Une triste fin pour le cinéma » avait été choisi par Claudie DEBOUTTE de Mosaïque. En amont, les institutrices avaient préparé leurs élèves aux possibles difficultés qu’ils pouvaient rencontrer et une « répétition » dans les conditions d’une dictée publique avait réuni 127 élèves (du CE2 au CM2) le mardi 4 février à la Rotonde.
Cette dictée comportait plusieurs niveaux et chacun pouvait s’arrêter là où il le souhaitait. A la fin, Claudie DEBOUTTE a proposé une correction commentée, appuyée par un Powerpoint, qui a permis au public d’identifier et comprendre ses erreurs.
Les meilleurs adultes ont été récompensés par un livre et les enfants ont tous reçu un marque-page à personnaliser. Et bien sûr après l’effort, le réconfort : un goûter a été offert Mosaïque.
Ce principe de dictée intergénérationnelle sera reconduit l’an prochain à la demande de tous les participants ! Pas besoin d’être un as de l’orthographe, l’essentiel est de participer, de réveiller sa mémoire, de susciter la curiosité, de s’amuser et de partager un moment convivial entre générations.
Texte de la dictée : Triste fin pour un cinéma
Louise est depuis longtemps la directrice du cinéma de quartier et elle prend soin de la salle. Elle aime recevoir le mercredi les petits enfants et les parents.
Quand le film de la semaine est passé, elle a le devoir de poser une nouvelle affiche à la porte. Mais tout cela, c’est fini ! Son cinéma adoré a fermé.
Son travail était vivant et varié ; on n’a pas fait mieux… Quand on lui parlait de la fermeture brutale de son cher cinéma, elle ne voulait pas y croire. Mais, ses yeux se mouillaient de larmes, son cœur battait plus fort. Elle était bouleversée.
(Fin de la dictée pour les enfants)
Un jour, brutalement, on l’a prévenue de la fermeture du cinéma. Là, évidemment, les larmes se sont mises à couler, franchement, abondamment et violemment d’elles-mêmes quoi qu’elle fasse pour les cacher. Un vrai cauchemar ! Toutefois, Louise ne s’est pas laissé raconter d’histoires. Elle savait le bâtiment caduc, la salle vieillotte, les murs décrépis ; mais va-t’en te résoudre à de tels crève-cœurs.
L’entracte prolongé lui permettait de boulotter force petits-beurre, tout en louchant, de temps à autre sur les soutiens-gorge d’une publicité racoleuse ; quant aux films, que de délices ils lui avaient procurées ! C’est que tout l’intéressait : les documentaires, qui la transportaient au cœur des civilisations grecque et turque, parmi les atolls de l’hémisphère austral, ou encore au milieu des scolopendres effarouchées.
L’intéressaient les péplums et leurs oriflammes déployées, les policiers où d’indestructibles casse-cou s’assommaient sans le moindre remords.
Bref, quelque temps qu’il fît, quelle que fût l’affiche, elle était là. Quoi qu’il en soit, et dussé-je me répéter, tout cela était désormais fini. Fi des on-dit ! Pas de veto ! Pas de désaveu non plus ! Nulle échappatoire entraperçue. C’en est joué ! Alors ses yeux pervenche s’embuèrent.
(Fin de la dictée pour les seniors)